Matmut mise sur l’IA générative pour répondre aux besoins réels, pas aux effets de mode
Une IA réservée aux collaborateurs, pas aux assurés
Par souci d’éthique et pour éviter les dérives comme les hallucinations d’IA, la Matmut refuse de mettre l’IA générative directement entre les mains des assurés. L’assureur préfère s’appuyer sur cette technologie pour assister ses collaborateurs, en développant des agents intelligents qui les accompagneront dans leurs tâches dès 2025-2026.
Une présence discrète mais active dans l’écosystème IA
Ce 24 mars, lors de la plénière du Hub France IA de Gaia-X à Bercy, le secteur financier, banque et assurance compris, s’est fait discret. Pourtant, la Matmut avance. En février, Olivier Monnier, Chief Data & AI Officer, reconnaissait lors du Data Mobility Day : “l’échange n’est pas dans notre ADN”, soulignant ainsi la culture particulière du secteur en matière de données.
Un changement de culture : des envies aux besoins métiers
Depuis quatre ans, la Matmut a structuré sa gouvernance Data autour d’un Data Office indépendant de l’IT. Mais la véritable transformation, selon Olivier Monnier, a été de passer de la phase d’expérimentation à la production concrète, avec un tri rigoureux des projets métiers.
Chaque demande doit désormais répondre à trois critères :
Pourquoi le projet est-il nécessaire ?
Quel est le risque à ne pas le faire ?
Quelle valeur va-t-il générer ?
Ce cadre a permis de réduire de 80 % le nombre de demandes… tout en augmentant les livrables de 30 %, preuve de l’efficacité de cette approche plus ciblée.
Une organisation Data en chaîne de valeur
Pour répondre aux besoins métiers, la Matmut a structuré son Data Office autour de plusieurs pôles complémentaires :
Un département en lien direct avec les métiers pour reformuler les besoins en langage Data
Des équipes de Data Engineering
Des experts en Data Science et IA
Cette organisation transversale permet de passer rapidement du besoin au déploiement en production.
Une sensibilisation du Comex pour structurer l’usage de la GenAI
Dès 2023, Olivier Monnier a alerté le comité exécutif (Comex) sur les enjeux de l’IA générative : régulation, intégration dans les systèmes d’information, et complémentarité avec les autres technologies d’IA. Il insiste : “Nous n’allons pas faire de la GenAI quand le Machine Learning suffit.”
Des agents IA pour automatiser les tâches des conseillers
La Matmut concentre ses efforts sur des cas d’usage concrets où l’IA générative est plus performante et rentable. L’un des projets phares : le développement d’agents IA qui assisteront les conseillers en automatisant des tâches comme la prise de notes, la création de devis ou la rédaction de contrats.
Objectif : libérer du temps pour que les conseillers se consacrent pleinement à la relation client. Ces agents devraient être opérationnels à partir de 2025-2026, dans un cadre éthique intégrant également l’impact environnemental.
Source de l’actu : ZD NET
